Je suis ici — tout seul d’ailleurs — dans mon autre maison, celle d’en haut, et je voudrais être avec toi. Je n’imagine plus rien sans toi, et le pire c’est que je ne peux que comprendre cette histoire — ses issues nécessaires que maintenant je ne vois qu’inévitables. Je commence, peu à peu, à la voir autrement.
Je profite du fait de secrétie de cette autre langue, la mienne, pour te dire que rien ne se compare au vide que ton absence me laisse.
Pour moi, apprendre — re-prendre — ma solitude d’une bonne fois pour toutes, pour moi faire la paix avec moi-même, payer me dettes… apprendre à devenir. Pour toi, tes propres quêtes et tes propres querelles, je les connais, mais je n’ose pas les dire moi, je n’ose pas les dire ici. Pour les deux, apprendre enfin la liberté dont nous avons tellement soif, que nous avons perdu dans le chemin et que nous savons, tous deux, que nous ne pourrions jamais apprendre ensemble. (Et c’est ici qu’une suite de paroles que je croyais déjà existantes, déjà-dites, qu’il ne fallait plus que dessiner… je croyais… devient difficile à construire) Je ne voulais pas reconnaître ceci, je pensais pouvoir détruire la réalité, la forcer à changer. Et j’ai déjà une série de bonnes erreurs cueillies dans cette course. Mais il ne me reste qu’accepter et te dire, ici, que je t’aime profondément, que je le veuille ou non… et ce sentiment ne va partir — ne partira
(Sans limite — sans point, ou points —, sans négation de clôture et sans clôture temporaire. Cette parenthèse est la seule limite que je puisse, par obligation, proposer provisoirement... mais ce n’est que la limite de l’inconnu, qui pourrait être en delais à demeure... je ne veux — ne peux — pas imag(e)iner l’à-venir sans toi.)
Je ne sais si je peux vivre avec ce sentiment, mais que je puisse ou non… je viens de trouver une nouvelle sécurité solide dans lui. J’évite de penser à toi, j’évite de penser à ton absence, j’évite de penser à ce profond besoin… j’éviterai, je jure, de penser à ses pieds et à ce corps qui veulent se projeter vers toi… et tout risquer, une nouvelle fois… puisqu’il paraît que d’une façon ou d’une autre, je ne me exténuerai jamais de tout risquer pour toi — once and again.
J’accepte le sentiment, c’est tout ce qui est dans mon pouvoir, je serai avec. Merci, tu viens de me faire voir que ce que je ressens est tout aussi fort que toujours, que je t’aime. Merci, je t’aime.
*Comme je l’avais promis le 30 mars, voilà la belle photo. Elle a été prise au mois de mars, le soir (à 18h probablement), à Ciudad Universitaria —au Centro Cultural Universitario, plus exactement— ; c’est une vue du Cerro del Ajusco. Le nom de la photo (celle-ci en a un) est : Home Seen From Home (ou la Terre vue de la Mer). La dédicace est pour N, mais elle le sait déjà. Beaucoup de choses se sont passées depuis le mois de mars… comme d’habitude.